BIOGRAPHIE
Le ministère à plein temps m’a mené loin
Quand je songe à mes 65 années de ministère à plein temps, je peux vraiment dire que ma vie a été remplie de jours heureux. Non pas qu’il n’y ait eu aucun jour de tristesse ou de découragement (Ps. 34:12 ; 94:19). Mais dans l’ensemble, j’ai eu une vie très satisfaisante et riche de sens !
LE 7 SEPTEMBRE 1950, je suis devenu membre de la famille du Béthel de Brooklyn. À l’époque, celle-ci comptait 355 frères et sœurs de nombreuses nationalités et âgés de 19 à 80 ans. Beaucoup étaient oints.
JE COMMENCE À SERVIR JÉHOVAH
C’est grâce à ma mère que j’ai appris à servir notre « Dieu heureux » (1 Tim. 1:11). Elle-
Ma mère s’est appliquée à m’élever dans la vérité. Mon père était un homme bien et un bon père, mais il se préoccupait peu de religion ou de ma spiritualité. Aidée d’autres Témoins de la congrégation d’Omaha, maman m’a prodigué les encouragements dont j’avais tant besoin.
MON CHOIX D’ORIENTATION
Durant ma dernière année de lycée, je devais décider de ce que je voulais faire de ma vie. Chaque année, pendant les congés d’été, j’étais pionnier de vacances (pionnier auxiliaire) avec d’autres Témoins de mon âge.
Deux jeunes frères célibataires fraîchement diplômés de la septième classe de Guiléad — John Chimiklis et Ted Jaracz — ont été nommés surveillants itinérants dans notre région. J’ai appris avec étonnement qu’ils avaient à peine 20 ans. Moi, j’avais 18 ans et j’allais bientôt quitter le lycée. J’entends encore frère Chimiklis me demander ce que j’allais faire de ma vie. Quand je le lui ai expliqué, il s’est exclamé : « Oui, lance-
J’ENTRE AU BÉTHEL
En juillet 1950, mes parents et moi avons assisté à l’assemblée internationale de New York, tenue au Yankee Stadium. À cette occasion, je suis allé à la réunion d’information sur le service au Béthel. J’ai envoyé une lettre disant que je me portais volontaire avec joie.
Sans s’opposer à ce que je sois pionnier tout en vivant à la maison, mon père estimait toutefois que je devais participer raisonnablement aux dépenses du foyer. C’est ainsi qu’un jour de début août où je partais à la recherche d’un travail, j’ai trouvé en relevant le courrier une lettre pour moi venant de Brooklyn. Elle était signée de Nathan Knorr et disait : « J’ai sous les yeux ta demande pour le service au Béthel. Il est donc entendu que tu acceptes d’y rester jusqu’à ce que le Seigneur t’emporte. Aussi j’aimerais que tu te présentes au Béthel au 124 Columbia Heights, Brooklyn, New York, le 7 septembre 1950. »
Quand mon père est rentré du travail, je lui ai dit que j’avais trouvé un emploi. « Bien. Où vas-
À ma grande joie, mon compagnon de service, Alfred Nussrallah, a été appelé au Béthel en même temps que moi, et nous avons fait le voyage ensemble. Plus tard, il a épousé une sœur nommée Joan. Tous deux sont allés à Guiléad, puis ont été missionnaires au Liban, et dans le service itinérant aux États-Unis.
MES AFFECTATIONS AU BÉTHEL
Ma première affectation au Béthel a été la reliure : j’assemblais et cousais des livres. Le premier ouvrage sur lequel j’ai travaillé s’intitulait La religion a-
J’étais depuis presque trois ans au département pour le service quand Max Larson, le surveillant de l’imprimerie, m’a informé que frère Knorr souhaitait me voir. Avais-
Je dis souvent que je n’aurais jamais pu me payer la formation que j’ai reçue en collaborant avec frères Sullivan et Knorr, mais aussi d’autres Béthélites comme Milton Henschel, Klaus Jensen, Max Larson, Hugo Riemer et Grant Suiter *.
Les frères que j’ai côtoyés étaient très méthodiques dans leur activité en faveur de l’organisation. Frère Knorr était un travailleur infatigable qui voulait voir l’œuvre du Royaume s’étendre le plus possible. Ses collaborateurs le trouvaient abordable : même quand nous avions un avis différent du sien sur une question, nous pouvions nous exprimer librement sans perdre sa confiance.
Un jour, frère Knorr m’a entretenu sur l’importance des tâches qui pouvaient être jugées insignifiantes. Prenant un exemple, il m’a raconté qu’à l’époque où il était surveillant de l’imprimerie, il recevait des appels de frère Rutherford lui demandant : « Frère Knorr, quand tu reviendras de l’imprimerie pour le déjeuner, rapporte-
Frère Knorr insistait sur l’importance d’écouter attentivement quand on nous confiait un travail. Une fois, il m’a donné des instructions précises sur la façon de traiter une certaine question, mais je n’ai pas bien écouté. En conséquence, je l’ai mis dans un grand embarras. Je m’en voulais terriblement : je lui ai donc écrit une courte lettre disant que je regrettais vivement ce que j’avais fait et qu’il valait mieux que je sois transféré ailleurs. Plus tard dans la matinée, il est venu à mon bureau : « Robert, j’ai ta lettre. Tu as fait une erreur. On en a discuté, et je suis sûr qu’à l’avenir tu feras plus attention. Maintenant remettons-
J’ASPIRE AU MARIAGE
Au bout de huit ans au Béthel, je n’avais pas d’autre projet que de continuer d’y servir. Mais il y a eu du nouveau. En 1958, lors de l’assemblée internationale tenue au Yankee Stadium et aux Polo Grounds, j’ai revu Lorraine Brookes, que j’avais rencontrée en 1955 alors qu’elle était pionnière à Montréal (Canada). J’avais été impressionné par son état d’esprit envers le service à plein temps et sa bonne volonté à aller là où l’organisation de Jéhovah l’enverrait. Elle avait l’objectif de suivre les cours de Guiléad. À 22 ans, en 1956, elle avait été admise à la 27e classe. Une fois diplômée, elle avait été envoyée comme missionnaire au Brésil. Donc, en 1958, elle et moi avons renoué connaissance, et elle a accepté ma demande en mariage. Nous envisagions de nous marier l’année suivante, en espérant devenir missionnaires ensemble.
Quand j’ai fait part de mes intentions à frère Knorr, il a conseillé : « Attendez trois ans, puis mariez-
Durant nos deux premières années de fiançailles, notre seul moyen de communiquer a été le courrier : le téléphone était trop cher, et en ce temps-
DES PRIVILÈGES DE SERVICE
En 1964, j’ai reçu le privilège de me rendre dans des pays étrangers en tant que surveillant de zone. À l’époque, il n’était pas prévu que les femmes accompagnent leurs maris dans ces voyages. Mais en 1977 la consigne a changé. Cette année-
Lors d’un tel voyage au Brésil, en 1980, notre itinéraire nous a amenés à Belém, une ville située sur l’équateur où Lorraine avait été missionnaire. Nous nous sommes aussi arrêtés à Manaus pour rencontrer les frères. Alors que nous étions dans un stade à l’occasion d’un discours, nous avons vu un groupe de frères et sœurs assis ensemble qui ne suivaient pas la coutume brésilienne de s’embrasser sur les joues, pour les femmes, ou de se serrer la main, pour les hommes. Pourquoi ?
Ces chers frères et sœurs venaient d’une léproserie de l’intérieur de la forêt amazonienne. Pour des raisons sanitaires, ils n’avaient pas de contact physique avec les autres assistants. Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils ont touché nos cœurs ! Nous n’oublierons jamais la joie qui émanait de leurs visages. Comme elles étaient vraies, ces paroles de Jéhovah : « Mes serviteurs pousseront des cris de joie à cause du bon état du cœur » ! (Is. 65:14).
UNE VIE SATISFAISANTE ET RICHE DE SENS
Lorraine et moi songeons souvent à nos plus de 60 années au service de Jéhovah. Nous sommes très heureux des bénédictions que nous avons reçues en le laissant nous diriger par son organisation. Bien que je ne puisse plus courir le monde comme avant, je peux assumer mon travail quotidien d’assistant du Collège central. Ma tâche consiste à collaborer avec le Comité des coordinateurs et le Comité pour le service. J’apprécie énormément le privilège d’apporter ainsi ma modeste part au soutien de la famille internationale des frères. Ma femme et moi ne cessons de nous émerveiller en voyant tous les jeunes hommes et les jeunes femmes qui entreprennent le service à plein temps avec le même état d’esprit qu’Isaïe : « Me voici ! Envoie-
^ § 20 Les biographies de certains de ces frères se trouvent dans les Tour de Garde suivantes : 1er octobre 1966 (Thomas Sullivan) ; 1er septembre 1971 (Klaus Jensen) ; 1er septembre 1989 (Max Larson) ; 15 juin 1965 (Hugo Riemer) ; et 1er décembre 1983 (Grant Suiter).