Considérez- vous et encouragez- vous mutuellement
« Considérons-
1, 2. Grâce à quoi 230 Témoins de Jéhovah ont-
À LA fin de la Seconde Guerre mondiale, alors que le régime nazi s’effondre, l’ordre est donné d’éliminer les milliers de détenus encore dans les camps de concentration. Ceux de Sachsenhausen doivent être emmenés dans des ports, embarqués dans des bateaux puis coulés au large. Ces types de convois de prisonniers sont appelés « marches de la mort ».
2 Trente-trois mille détenus du camp de Sachsenhausen devaient marcher jusqu’à Lübeck, une ville portuaire allemande située à 250 kilomètres. Parmi eux se trouvaient 230 Témoins de Jéhovah de six nationalités différentes. Ils avaient reçu l’ordre de marcher ensemble. Tous étaient affaiblis par la faim et la maladie. Grâce à quoi ont-
3. Pourquoi avons-
3 Aujourd’hui, nous ne sommes pas engagés dans une marche sinistre, mais nous rencontrons de nombreuses difficultés. Après l’instauration du Royaume de Dieu en 1914, Satan a été chassé du ciel et relégué au voisinage de la terre. « Sachant qu’il n’a qu’une courte période », il est dans « une grande fureur » (Rév. 12:7-9, 12). À l’approche d’Har-Maguédôn, il tente de nous affaiblir spirituellement par toutes sortes d’épreuves et de pressions. À cela s’ajoutent les tensions du quotidien (Job 14:1 ; Eccl. 2:23). Parfois, nos difficultés se superposent et nous usent au point que toutes les ressources affectives et spirituelles que nous rassemblons ne suffisent pas pour surmonter notre découragement. Prenons ce frère qui, pendant des décennies, a aidé spirituellement quantité de personnes. Vers la fin de leur vie, sa femme et lui ont eu des problèmes de santé, ce qui l’a plongé dans un profond abattement. Comme lui, nous avons tous besoin de recevoir de Jéhovah la « puissance qui passe la normale », mais aussi de nous encourager mutuellement.
4. Si nous voulons être encourageants, de quels conseils de l’apôtre Paul devons-
4 Si nous voulons être une source d’encouragement, nous devons tenir compte de cette exhortation de l’apôtre Paul aux chrétiens hébreux : « Considérons-
« CONSIDÉREZ- VOUS LES UNS LES AUTRES »
5. Que signifie « se considérer les uns les autres », et quels efforts cela exige-
5 « Se considérer les uns les autres » signifie « prendre en compte les besoins des autres, y réfléchir ». Pouvons-
6. Qu’est-
6 Dans la congrégation, les anciens sont exhortés à « fai[re] paître » de bon gré et avec ardeur « le troupeau de Dieu qui [leur] est confié » (1 Pierre 5:1-3). Comment rempliront-
7. Que penser des « propos en l’air » que peut prononcer une personne découragée ?
7 Paul a dit à la congrégation de Thessalonique : « Soutenez les faibles » (lire 1 Thessaloniciens 5:14). En un sens, les « âmes déprimées » sont faibles, ce qui est aussi le cas des personnes découragées. Proverbes 24:10 déclare en effet : « T’es-
8. Envers qui nous faut-
8 Comment « considérer » celui que la honte et le désespoir dus à un péché passé continuent d’accabler, alors qu’il a fait le nécessaire pour se rétablir ? Parlant d’un transgresseur de Corinthe repentant, Paul a écrit : « Vous devriez lui pardonner volontiers et le consoler, de peur que d’une manière ou d’une autre un tel homme ne soit englouti par sa tristesse excessive. Je vous exhorte donc à confirmer votre amour pour lui » (2 Cor. 2:7, 8). D’après un lexique, le terme traduit par « confirmer » signifie « ratifier, valider, rendre juridiquement contraignant ». Nous ne pouvons pas nous contenter de supposer que l’intéressé comprend que nous l’aimons et que nous nous soucions de lui. Il a besoin de le constater à travers notre état d’esprit et nos actes.
« INCITEZ- VOUS À L’AMOUR ET AUX BELLES ŒUVRES »
9. Que signifie s’« inciter à l’amour et aux belles œuvres » ?
9 « Considérons-
10, 11. a) Qui a besoin de félicitations ? b) Montre par un exemple que des félicitations peuvent aider celui qui a « fait un faux pas ».
10 Que nous soyons découragés ou non, nous avons tous besoin de félicitations. « Pas une fois mon père ne m’a dit que ce que je faisais était bien, a écrit un ancien. J’ai donc grandi avec le sentiment de ne pas valoir grand-chose. [...] J’ai beau avoir maintenant 50 ans, ça me rassure toujours quand mes amis me disent que j’accomplis bien ma tâche d’ancien. [...] Ce que j’ai vécu m’a appris l’importance d’encourager les autres. Alors je m’évertue à le faire. » Un compliment peut stimuler un pionnier, une personne âgée, un compagnon découragé... tout le monde ! (Rom. 12:10).
11 Quand ceux qui ont « des aptitudes spirituelles » « cherch[ent] à redresser un [...] homme » qui a « fait un faux pas », ils peuvent, par des conseils bienveillants et des félicitations pertinentes, lui donner envie de se remettre à pratiquer les belles œuvres (Gal. 6:1). Le cas de Miriam en témoigne. Elle écrit : « J’ai traversé une période traumatisante : Des amis proches ont abandonné la vérité et, à la même époque, mon père a eu une hémorragie cérébrale. J’en ai fait une dépression et, pour tenter de la surmonter, je suis sortie avec un garçon non Témoin. » Se sentant indigne de l’amour de Jéhovah, Miriam a songé à quitter la vérité. C’est alors qu’un ancien lui a rappelé le service fidèle qu’elle avait accompli par le passé. Cette attention l’a beaucoup touchée. Miriam a permis aux anciens de l’aider à comprendre que Jéhovah l’aimait toujours, ce qui a ranimé son propre amour. Elle a rompu avec le garçon non Témoin et a continué de servir Jéhovah.
12. Que dire de la culpabilisation, des comparaisons ou des reproches comme moyens de pousser à l’action ?
12 La culpabilisation, les comparaisons qui suscitent la honte et les reproches guidés par des critères rigides ont parfois un effet stimulant, mais de courte durée. En revanche, féliciter et faire appel à l’amour pour Dieu peut produire des résultats positifs et durables (lire Philippiens 2:1-4).
« ENCOURAGEZ- VOUS MUTUELLEMENT »
13. Que signifie encourager les autres ? (voir illustration du titre).
13 Nous devons « nous encourage[r] mutuellement » « d’autant plus que [nous] voy[ons] approcher le jour ». Encourager les autres, c’est notamment leur donner envie de continuer d’avancer dans le service pour Dieu. Si inciter à l’amour et aux belles œuvres est un peu comme remuer les braises d’un feu qui meurt, encourager est un peu comme y remettre du combustible. On entretient le feu, ou on l’avive. Encourager les autres, c’est aussi fortifier et consoler les personnes abattues. Quand l’occasion s’offre à nous d’encourager un compagnon déprimé, parlons-
14. Quelle aide un frère découragé a-
14 Voyons comment un ancien compatissant a pu aider un frère inactif depuis plusieurs années. En l’écoutant, il a constaté que, de toute évidence, ce frère aimait toujours profondément Jéhovah. Il étudiait assidûment chaque Tour de Garde et s’efforçait d’être régulier aux réunions. Toutefois, le comportement de certains membres de la congrégation l’avait déçu et quelque peu aigri. L’ancien l’a écouté avec empathie, sans le juger et, avec affection, lui a dit qu’il se souciait de lui et de sa famille. Peu à peu, le frère s’est rendu compte qu’il laissait de vieilles histoires l’empêcher de servir le Dieu qu’il aimait. L’ancien l’a invité à prêcher avec lui. Grâce à son aide, le frère s’est remis à prêcher et, par la suite, a de nouveau rempli les conditions requises pour être ancien.
15. Que nous enseigne Jéhovah pour ce qui est d’encourager les déprimés ?
15 Il se peut qu’un compagnon découragé n’aille pas mieux tout de suite ou ne réagisse pas rapidement à notre aide. Il nous faudra peut-être continuer de l’épauler. Paul nous dit : « Soutenez les faibles, soyez patients envers tous » (1 Thess. 5:14). Quand nous soutenons les faibles, persévérons, ne baissons pas les bras trop vite. Avec ses fidèles du passé qui ont connu le découragement, Jéhovah a été patient. Il a fait preuve d’une grande compassion envers Éliya en tenant compte de ce qu’il ressentait. Il lui a fourni ce qu’il fallait pour qu’il poursuive son service (1 Rois 19:1-18). David s’étant sincèrement repenti, il lui a pardonné avec bonté (Ps. 51:7, 17). Il a également soutenu le rédacteur du Psaume 73, qui avait failli renoncer à le servir (Ps. 73:13, 16, 17). Jéhovah est tout aussi compatissant et bon envers nous, en particulier quand nous sommes découragés (Ex. 34:6). Ses miséricordes « sont neuves chaque matin » et en aucun cas elles « ne finiront » (Lam. 3:22, 23). Il veut que, à son exemple, nous soyons délicats avec les déprimés.
ENCOURAGEZ- VOUS MUTUELLEMENT À RESTER SUR LA ROUTE DE LA VIE
16, 17. À quoi devons-
16 Parmi les 33 000 détenus qui ont quitté Sachsenhausen, des milliers sont morts. Toutefois, les 230 Témoins de Jéhovah ont tous survécu. C’est principalement parce qu’ils se sont encouragés et soutenus mutuellement que, pour eux, cette marche de la mort est devenue la marche de la survie.
17 Aujourd’hui, nous sommes sur « la route qui mène à la vie » (Mat. 7:14). Bientôt, tous les adorateurs de Jéhovah entreront d’un même pas dans le monde nouveau de justice (2 Pierre 3:13). Soyons donc déterminés à nous aider mutuellement sur le chemin qui mène à la vie éternelle.